Bien que le Maroc recèle de l’université Al Quaraouiyine de Fès (859), la plus ancienne au monde (UNESCO), suivie par l’égyptienne Al-Azhar du Caire (988), l’italienne de Bologne (1088), l’anglaise d’Oxford (1167), l’italienne De Modène (1175), la française de Paris (1200), l’anglaise de Cambridge, (1209), l’espagnole de Salamanque (1218) et un budget de plus de 4 milliards d’euros, environ 6 % du PIB marocain, le système éducatif public marocain basé sur la gratuité est actuellement en crise.
Le système de l’enseignement organisé par les français sous leur Protectortat de 1912 à 1959 était performant mais très élitiste.
Tout au long des deux dernières décennies, le Maroc a entrepris une série de réformes de son système éducatif et a pu réaliser des progrès incontestables « On peut mentionner, en particulier, l’actualisation du cadre juridique et institutionnel, les progrès réalisés dans la généralisation de la scolarisation, la mise en place des structures institutionnelles d’une gouvernance décentralisée, avec le développement des académies régionales et une autonomie relative des universités. On peut retenir également la révision des curricula et des programmes scolaires, la restructuration pédagogique de l’enseignement supérieur, l’intégration de l’enseignement de la langue et de la culture amazighes, la réorganisation des filières et l’élargissement progressif des capacités d’accueil de la formation professionnelle, ainsi que le projet de réhabilitation de l’enseignement traditionnel.” (résumé de la vision stratégique de la réforme 2015-2030 élaborée par le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique) Toutefois, de nombreuses défaillances persistent : « établissements et équipements dans un mauvais état, classes surchargées (parfois 70 élèves par classe), enseignants absents et peu formés, violence, décrochage scolaire, enseignement des langues, …. »
Résultat : les acquis des élèves des établissements publics et privés sont faibles et 75 % des élèvent sont agés que l’age normal delur niveau scolaire
Le niveau en arabe classique est loin de l’objectif de la moyenne de 11 points/20 et le niveau en langue française atteint seulement 23% de l’objectif fixé au plan national et enfin, 84 % des élèves scientifiques ont eu un score en dessous de la moyenne en mathématiques.
La vision stratégique 2015-2030 arrêtée par le CSEFRS est censée remédier à ces défaillances mais en attendant de nombreux marocains se tournent vers les écoles étrangères, marché en pleine expansion, malgré des frais de scolarité parfois exorbitants et une qualité pas toujours au rendez-vous.
Dans les grandes villes, 70 % à 80 % des élèves sont scolarisés dans le privé.
Après la mission française, la plus dense, la mission espagnole, en expansion, la mission américaine, à la mode, la Belgique veut faire du Royaume la première escale de sa nouvelle politique d’expansion culturelle en Afrique.
L’Etat marocain encourage depuis plus de dix ans la venue des groupes scolaires privés, notamment à travers des mesures d’incitation fiscale. Dans la Charte de l’éducation et de l’enseignement de 2008, le gouvernement, soutenu par des organisations telle que la Banque africaine de développement (BAD), s’était ainsi fixé pour objectif d’atteindre 25 % de scolarisation privée à l’horizon 2024, tous âges confondus.
Le Maroc enterre trente ans d’arabisation pour retourner au français !
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